Les exclus du rêve américain : une sordide réalité
San Francisco, une terre promise ? La question mérite d’être posée au regard de la horde de sans-abris qui hante les rues.
Dans bien des esprits, Frisco incarne encore le rêve américain. Pourtant, tout le monde est loin d’être millionnaire dans la baie. Une courte balade à travers les quartiers rappelle en effet rapidement à la sordide réalité : ici, les SDF sont légion.
Ce qui choque d’abord, c’est leur nombre. Troisième ville des Etats-Unis par sa taille, San Francisco se classerait 3ème de par l’ampleur de sa population de sans-abris. Certains quartiers, comme le Tenderloin, sont tristement connus pour concentrer un nombre particulièrement important d’entre eux.
Ce qui interpelle, c’est que beaucoup ont des troubles mentaux : vétérans du Vietnâm, victimes des méfaits de la drogue… .La stabilité du climat et la fermeture de nombreux hôpitaux psychiatriques sous Reagan comptent parmi les principales raisons invoquées pour expliquer ce phénomène.
Mais surtout, ce qui donne envie de garder espoir, ce sont les start-ups qui se battent pour une telle cause, à l’instar de Lava Mae. Cette dernière a commencé à mettre en place un système de bus hors du commun en juin dernier : équipé de 2 douches, de 2 toilettes, fournissant des serviettes et du savon, ils permettent aux sans-abris de venir se laver. Le coût de transformation de ces vieux bus inutilisés est de l’ordre de 75 000 dollars. Lava Mae table sur la mise en circulation de 4 bus d’ici 2015, à même de fournir un total de 2 000 douches par semaine. L’une des forces de ce système innovant, c’est sa mobilité : cela permet non seulement d’éviter les problèmes relatifs à la hausse du loyer, mais également de se rendre dans les différents endroits où ce service est nécessaire. Des fonds ont été levés auprès de donateurs privés, et d’entreprises comme Google. Cette initiative ne règlera certes pas le problème de la précarité, mais a minima elle permet de redonner à chacun un droit fondamental : le droit à la dignité.