Snapchat sur le chemin de Wall Street

En novembre dernier Snapchat rejetait une offre de rachat proposée par Facebook pour 3 milliards de dollars. Et aujourd’hui, selon son fondateur, l’entreprise californienne chercherait à entrer en bourse.

L’entreprise fondée par Evan Spiegel serait maintenant valorisée entre 10 et 15 milliards de dollars. Pour rappel, Snapchat est une application de messagerie éphémère lancée en 2011. L’entreprise fait partie de ces « licornes », jeunes entreprises valorisées à plus d’1 milliards de dollars, qui regorgent en Silicon Valley. En effet, la vallée californienne dispose d’entreprises comme Facebook, Twitter, WhatsApps (récemment racheté pour 22 milliards par Facebook), Uber, Airbnb et encore bien d’autres.

L’application a connu un réel succès à partir de 2013, c’est à ce moment-là que Facebook fait une offre de rachat rejetée par l’entreprise étonnant de nombreux analystes. Evan Spiegel ne sait pas trompé car, les mois passant, son application n’a cessé de progresser en nombres d’utilisateurs. Elle revendique aujourd’hui 82 millions d’utilisateurs mensuels avec une proportion de -25 ans de plus de 71% (selon les estimations de Bi Intelligence pour 2014).

Mais comment une entreprise créée en 2011 peut valoir 15 milliards 4 ans plus tard ?

Effectivement le nombre d’utilisateurs est très important mais quand on regarde son modèle économique, on peut se demander comment en est-on arrivé à cette valorisation.

Alors Snapchat n’est pas la seule société dans cette situation, Uber ou  Spotify génèrent également peu de revenus et leur valorisation dépasse largement le milliard. L’explication pourrait venir des analystes qui semblent s’appuyer sur leur pouvoir d’attraction pour justifier ces valorisations. Il est clair que ces entreprises ont une réelle capacité de séduction de nouveaux utilisateurs. A l’instar de Facebook, Snapchat et les autres cherchent à monétiser leurs utilisateurs. C’est dans cette voie que l’entreprise de messagerie éphémère a lancé en Janvier une fonctionnalité baptisé Discover. Cette dernière permet à des médias drastiquement sélectionnés de proposer du contenu aux utilisateurs pendant 24 heures.

Mais au regard des critiques que l’entreprise a essuyées au lancement de cette nouvelle fonctionnalité, on peut se demander si cette introduction en bourse n’est pas précipitée. Si l’application n’arrive pas à tirer suffisamment  de revenus et que son cours baisse, ne risque-t-elle pas d’amener d’autres licornes dans son sciage ?