San Francisco, paradis de la slow food ?

En bons français, nous avons tendance à nous poser cette question existentielle dès lors que nous posons le pied en terre étrangère : quelle est la spécialité locale ? Allons-nous bien manger ?

Généralement, les Etats-Unis font peur. Moins peur que l’Angleterre, certes, mais peur quand même. Les clichés relatifs à de sordides hamburgers, le spectre d’un Mac and Cheese dégoulinant, la terreur d’oeufs liquides en tubes attisent fantasmes et angoisses. Chers compatriotes, rassurez-vous : à San Francisco, vous mangerez bien, et même très bien.

L’une des forces de la ville réside dans son multiculturalisme. A chaque quartier sa gastronomie : Northbeach a des accents italiens, Chinatown et Japantown vous feront voyager en Asie, et à Mission vous goûterez la street-food mexicaine largement méconnue dans l’Hexagone.

Variée, la cuisine san franciscaine est également saine. Aux antipodes du cliché du fast-food, c’est bien la mouvance “slow food” qui domine à Frisco. Au menu : mouvement locavore et label “organic” à tous les coins de rue. Aux côtés des supermarchés démesurés, des marchés à taille humaine  (les “farmers market” comme celui du Ferry Building), rencontrent un franc succès.

Le restaurant “Chez Panisse” – ouvert par Alice Waters à Berkeley en 1971 suite à un voyage en France- constitue l’un des fleurons de cette culture du bien-manger. La philosophie du lieu est simple : ne proposer que des produits de saison, fraîchement livrés par les fermiers des alentours. Au-delà de son restaurant, cette femme de goût mène un combat plus global contre la malbouffe en prônant l’apprentissage de bonnes habitudes alimentaires dès le plus jeune âge. Elle a ainsi oeuvré pour la création de jardins potagers dans les écoles publiques américaines.

Une ville aussi loufoque que San Francisco ne pouvait cependant faire dans la demi-mesure : le régime paléolithique (le “paléo” pour les initiés) en est une illustration claire. Le nom parle de lui-même : il s’agit de revenir aux pratiques alimentaires de nos ancêtres, j’ai nommé les chasseurs-cueilleurs. Deux types d’aliments sont bannis dans le cadre de cette diète : les produits laitiers (d’origine animale) et les céréales.

C’est un roman qu’il faudrait écrire pour rendre compte de tous les aspects culinaires de la ville aux sept collines, sans compter que toute bonne ripaille s’accompagne de doux nectars…et là-aussi, la richesse de la région vous comblera, qu’il s’agisse de mixologie ou de viticulture